LA PLUS BELLE ?
Match nul
Prague, c’est certain, est l’une des plus belles villes d’Europe… et l’une des plus visitées ! Ici, il faut louvoyer dans la foule, slalomer entre les artistes de rue. Le pont Charles, qui enjambe la Vltava, résonne au pas cadencé des touristes. Ils sont des milliers à parcourir les 516 mètres du plus célèbre monument de la capitale tchèque, trait d’union entre la vieille ville et le quartier du château.
Son cœur historique totalement rénové ressemble à un gigantesque décor de théâtre livré au monde entier, à commencer par le vieux quartier commerçant de Stare Mesto. Tours opulentes, coupoles généreuses et clochers effilés… On déambule entre les églises gothiques, les façades Renaissance ou Art nouveau aux couleurs pastel. L’autre rive de la Vltava n’est pas moins courtisée. Les façades baroques du quartier de Mala Strana font chavirer bien des cœurs, jusqu’au château perché sur une colline.
Dans cette ville figée dans un autre siècle, les bâtiments aux lignes contemporaines sont rares. Jetez un coup d’œil à la Maison qui danse de l’architecte Franck Gehry, posée le long du quai Masaryk.
Plus éclectique sur le plan architectural, Budapest a su éviter le piège d’une ville-musée. Du coup, elle est plus difficile à apprivoiser. Il faut d’abord monter sur la colline de Buda pour profiter de la vue sur le Danube. Dans ce quartier médiéval, on papillonne entre le gigantesque palais royal et l’église Mathias, reconnaissable à son toit de tuiles vernissées. Pour gagner ensuite Pest, sur l’autre rive, le plus simple est de traverser le fleuve par le pont des Chaînes. Avec, pour repères, les flèches de la basilique Saint-Etienne, le dôme de l’Opéra néo-renaissance qui n’a rien à envier à notre palais Garnier, ou la façade Art nouveau du palais Gresham.
Le plus spectaculaire n’est pourtant pas là, mais dans les ors du parlement néogothique qui se mire dans les eaux du Danube. Le cœur de Budapest bat sur cette rive gauche, aux faux airs de Paris. L’avenue Andrassy qui mène à la place des Héros a effacé les stigmates de l’austérité communiste. Les bâtiments ont retrouvé leur lustre d’antan (c’est loin d’être le cas partout), les enseignes de luxe ont pris possession des vitrines.
LA PLUS VIVANTE ?
Avantage Budapest
A Prague, filez vers la Nouvelle Ville, du côté de la place Venceslas par exemple, pour enfin côtoyer la « vraie vie ». Cette « place », véritable cœur vibrant de Prague, est en réalité une avenue longue de 750 mètres bordée d’immeubles Art déco, qui fut le théâtre de tous les événements importants de la cité, du printemps de Prague de 1968 au discours de Vaclav Havel en 1989. C’est également ici que vous ferez chauffer votre carte de crédit. Comme partout en Europe, les magasins aux armes des grandes marques internationales et centres commerciaux ont redessiné le paysage urbain.
La jeunesse hongroise s’est totalement approprié le centre de Budapest. Notamment à Gödör (le trou, en hongrois). C’est ici, au cœur de la ville, que devait être construit le nouveau théâtre national. Mais les changements politiques ont stoppé le projet. L’endroit est aujourd’hui un lieu alternatif regroupant plusieurs cafés, un terrain de jeu pour une jeunesse en soif de liberté qui vient boire un verre ou assister à un concert de rock ou de musique tzigane. Discuter aussi sur les pelouses, jusque tard dans la nuit durant l’été.
On la retrouve dans les restaurants et bars de la rue Raday, nouveau haut lieu des virées noctambules. Son expression prend une tournure plus alternative dans les « ruinbars ». Comme dans ce café installé sur le toit du grand magasin Corvin, sorte de Galeries Lafayette locales, mais version communiste ! La déco se résume à des graffitis, la musique est électro, la bière coule à flots. Autre bastion de cette culture alternative : le Szimpla, qui a pris ses quartiers dans un immeuble graffité aux allures de squat. La décoration est un bric-à-brac de vieux objets hétéroclites, les prix y sont dérisoires.
LA PLUS GAY ?
Avantage Prague
Même si Prague se proclame capitale gay de l’Europe centrale, elle a encore du chemin à parcourir avant de rivaliser avec Amsterdam ou Berlin. N’allez pas imaginer un quartier entier dévolu à la cause homosexuelle ou des terrasses débordant de garçons craquants, au risque d’être déçu.
Il faut quitter le centre trop touristique pour s’encanailler, notamment dans le quartier de Vinohrady, sur les pimpantes avenues Vinohradska et Manesova bordées d’immeubles baroques ou Art déco, un peu le 16e arrondissement local. Et prendre avec soi un plan… Car les bars se font discrets ! Ils sont une petite dizaine à avoir essaimé dans le coin, du Bar 21 à Angels, certains à la décoration très datée…
Plusieurs petits clubs se « cachent » aussi dans le quartier, comme le Termix ou le Saints, terrés derrière une entrée à l’apparence banale, un peu à l’image des vieilles discothèques parisiennes. Le Valentino, mi-bar mi-club, avec ses faux airs de brasserie parisienne et sa terrasse, fait presque figure d’exception. Il doit affronter la concurrence d’adresses gay-friendly, où se mélangent bobos friqués et homos affirmés dans une ambiance trendy. Comme au Café Café ou au Ku Bar, deux établissements installés sur Rytirska, une rue aux frontières de la vieille et de la nouvelle ville, trustée par les enseignes internationales…
Gay pride à Prague © Jana Stepanova
Il convient aussi d’être à l’écoute pour dénicher les dernières soirées à la mode. Comme Decadance, qui attire les plus fameux DJs européens. Une excellente mise en bouche avant, pour ceux qui ont encore de l’énergie, d’aller se perdre dans les saunas de la ville ou les cruising-bars, comme l’Alcatraz.
La situation est plus complexe à Budapest. Depuis deux ans, la gay pride fait l’objet d’attaques de groupes d’extrême droite. Pour autant, la capitale a vu fleurir quelques bars, saunas et clubs ces dernières années, disséminés côté Pest. Même si la discrétion reste généralement de mise. Il faut oser pousser leurs portes ! Aux établissements historiques, Action Bar, qui attire une clientèle plutôt mûre, et Capella, club kitsch fameux pour ses shows de travestis, sont venus se greffer de nouveaux lieux qui attirent une clientèle de tous styles et tous âges, comme le Coxx, un cruising-bar aux lignes modernes, ou Alterego, club branché où se retrouvent de jeunes gays lookés et séduisants.
Budapest a toutefois un autre atout : ses bains publics. Bains turcs ou baroques, chauds ou froids, en intérieur ou de plein air, avec solarium et massages, le choix est large. Les bains Gellert, construits dans un style Art nouveau avec mosaïques et vitraux à foison, cultivent une ambiance chic.
Gay pride à Budapest © Walk With Pride
Les bains Szechenyi sont plus populaires. Impossible de résister aux charmes de leurs bâtiments néobaroques, de ne pas s’amuser des baigneurs qui jouent aux échecs dans les piscines extérieures chauffées à 38 °C, au milieu des volutes de vapeur. Et de ne pas profiter de leurs vastes cabines…
Les bains turcs Kyrali ou Rudas, avec leurs coupoles du 17e siècle, proposent toutefois une expérience plus authentique… et plus chaude ! À une condition : y aller lorsqu’ils sont réservés aux hommes. Les bains Rudas organisent même des soirées « Cinétrip » très courues des gays, avec projections de films en noir et blanc sur fond de musique techno ! C’est sûr : bien plus qu’un simple loisir, les bains sont le lieu où se prélasse un peu de l’âme hongroise, où les regards insistants se transforment parfois en jolies rencontres. Voilà qui justifie amplement d’y faire trempette !
Des appartements chaleureux, des chambres privées et de magnifiques maisons : découvrez l'hospitalité gay dans plus de 200 pays.
Appartements, chambres, maisons : découvrez l'hospitalité gay