Vous aviez adoré sa vidéo « Ice Cream Truck » l’été dernier, clip ultra sexy où de torrides latinos à peine habillés se déhanchaient en léchant des glaces (à revoir à la fin de cette interview)... Le rappeur gay Cazwell revient avec un nouveau clip, « Get my money back », présenté demain à Miami, au Lords South Beach, le nouvel hôtel gay de Miami Beach.
Nous l'avons joint il y a quelques jours chez lui, à New York. Cazwell nous parle du clip, de Lady Gaga, d’Amanda Lepore et de ses lieux préférés à New York.
Cazwell, tu peux nous parler de ce nouveau clip « Get My Money Back » ?
Cazwell : Marco Ovando, le réalisateur, et moi avons décidé de reprendre tous les garçons du clip « Ice Cream Truck » (voir photo ci-dessous) et d’en faire venir encore vingt de plus. Et tous ensemble, on joue un gang de singes. Les costumes ont été dessinés par le styliste Garo Sparo. Globalement, la vidéo est inspirée des reportages du National Geographic (rires). C’est plus sombre que « Ice cream truck », mais c’est très dance. Et surtout très sexy !
« Ice cream truck » a été vue 3 millions de fois sur le web… Tu peux nous raconter l’histoire de ce clip ?
C : Nous devions sortir un clip, mais on n’avait ni le budget ni le temps. Alors on a fait au plus simple. Déjà, le tournage a eu lieu dans ma rue, et dans mon appart. Ensuite, nous avons eu l’idée de faire un clip en hommage aux latinos de New York. Le scénario était basique : une bande de mecs enfermés en plein été dans un appart sans clim…
Avec ce succès, tout d’un coup je me suis senti important (rires). Non, je rigole. C’était une sacrée surprise. Le clip a été tourné sans trop réfléchir, et j’imagine que cette spontanéité a touché le public.
Ton nom est associé à celui d’Amanda Lepore, l’égérie de David LaChapelle. Tu as beaucoup travaillé sur son album, annoncé pour juin, «I… Amanda Lepore ».
C : Amanda est une vraie inspiration pour moi. C’est aussi une très bonne amie. Toutes les chansons que je lui ai écrites sont inspirées par sa vie et par toutes nos conversations. Avec ces titres, j’ai envie de la faire mieux connaître. Elle est très drôle. C’est vraiment une de mes meilleures amies, avec qui je voyage beaucoup. On fait beaucoup de choses ensemble. Sauf coucher ! (rires)
Les garçons du "Ice Cream Truck" de Cazwell © Marco Ovando
Tu es rappeur, tu es gay. Et dans une interview, tu as dit que selon toi, la culture hip hop est incompatible avec la culture gay…
C : Bien sûr. Je suis prêt à croire que les choses ont changé mais j’en doute fortement. Foncièrement, la culture hip hop est une culture hyper masculine, de « vrais mecs », bien loin de ce que peut être la culture gay. Certes ils sont influencés. Et ca me fait doucement rire de voir les fringues de certains. Je ne dis pas qu’ils sont tous homophobes, mais bon… on n’a rien à se dire, ca c’est sûr.
Je ne sais pas ce qu’ils pensent de moi. Mais vu que je suis loin de vendre autant que Jay Z, j’imagine que je ne dois pas leur faire très peur et je pense qu’ils m’ignorent (rires).
Tu as l’impression d’être une icône gay ?
C : J’adore qu’on me considère comme un icône tout court (rires). Sérieusement ? J’ai beaucoup de fans gay mais j’ai aussi quelques fans hétéros.
Un mot sur Lady Gaga… Tu as travaillé avec elle à ses débuts, sur « Just Dance ». Quelques souvenirs de cette époque ?
C : Je ne suis pas surpris qu’elle soit devenue aussi populaire. La première fois, je l’ai rencontrée dans un petit club de l’East Village. Elle devait jouer « Just Dance » avec 2 danseurs et moi je rappais par-dessus. La scène était minuscule mais elle faisait comme si c’était un stade. Déjà, à l’époque, elle avait une vision. Elle m’a dit « à la fin de la chanson, je vais te faire tomber par terre, je vais te monter dessus, à califourchon, et après je te balancerai dans le public, ca te va ? ». Je lui ai répondu « mais oui, c’est cool ! ». Elle est très rock’n’roll.
Elle est désormais dans une sphère qui nous dépasse tous mais elle reste une artiste extraordinaire. Et surtout, elle est là pour les gays. On peut ne pas l’aimer, mais elle se bat pour nous, elle se bat pour l’égalité de nos droits ! Et à part elle qui ? Beyoncé ? Rihanna ? Elles disent quoi elles ? Aujourd’hui, c’est une pop star avec du pouvoir. Les gens l’écoutent, ils font attention à ses paroles. C’est bien.
Ton nom est très lié à New York. On a dit que tu étais le roi de cette ville…
C : On a dit ça à une époque, oui, parce que je marchais fort dans le East Village et que c’était l’endroit où tout se passait. Mais c’est moins le cas aujourd’hui. Et puis ce titre, c’était plus une bonne formule qu’autre chose.
Cazwell © Michael Wakerfield
Tes endroits préférés à New York ?
Un bar ? Le Eastern Bloc, un bar gay de l’East Village, je fais des soirées là-bas le jeudi soir. Très chouette endroit. J’aime aussi beaucoup le G-Lounge, où je joue régulièrement avec Amanda (Lepore ndlr)
Un restaurant ? Veselka, un restaurant ukrainien ouvert 24H/24. J’adore
Un hôtel ?Le Gramercy Park Hotel. Ils organisent d’excellentes soirées le dimanche
Un club/une soirée ? la soirée Vandam au Greenhouse, le dimanche soir.
Un magasin ?Memes, dans le East Village, ils ont des belles fringues de créateurs, de super baskets, des t-shirts, ...
Un lieu que tu conseillerais à un touriste pour sentir le « vrai » New York ?
C : Je l’enverrais sur Saint Mark’s Place dans le East Village. Ma vie à New York a démarré là-bas. C’est une parfaite combinaison de tout ce qu’on peut trouver dans cette ville, du neuf, de l’ancien, du propre, du crade… C’est génial pour les artistes.
Dans quelle autre ville te sens-tu comme chez toi ?
C : A Paris ! J’adore cette ville. C’est si beau, si vivant. Il y a tellement de choses à découvrir… La première fois que je suis venu, j’avais 17 ans et j’étais venu seul. C’est une ville géniale quand tu es seul ! Pas une seconde je me suis ennuyé. Il y a même presque trop de choses à faire et à voir.
Vous connaissez le livre « Giovanni’s Room » (de James Baldwin ndlr) ? Voilà ce que m’évoque Paris. Un personnage en soi. Je ne pensais pas qu’on pouvait à ce point se sentir appartenir à un lieu auquel on est étranger. La seule chose qui me gêne terriblement, c’est de ne pas savoir parler français.
Tes endroits préférés dans le monde ?
Un hôtel ? Le Ritz, à Paris. Je suis sûr qu’Amanda Lepore dirait la même chose. Cet endroit est tellement incroyable. Il n’y a rien de mieux à Paris, si ? J’ai eu le grand honneur de pouvoir y jouer, pour une soirée Dior Hommes, le soir de la première collection de Kriss Van Assche.
Un bar ? Je sèche… vraiment, je ne sais pas quoi répondre…
Un club ? Les soirées Circus de Jodie Harsch à Londres. J’y vais aussi souvent que je peux, avec Amanda Lepore.
Une marque, une boutique ? Fruition, à Las Vegas, pour leurs fringues géniales. Sinon Opening Ceremony à New York. Et puis je me fais faire pas mal de fringues par des stylistes, comme Garo Sparo et John Renaud.
Plage préférée ?Hawaï. Les vagues sont géniales là-bas. Waikiki, the Pipe... Cet endroit c’est le paradis sur terre.
Cazwell © Marco Ovando
Une ville pour faire la fête ?
C : Je dirais San Francisco. Là-bas, quand les gens sortent, ils sont vraiment prêts à s’éclater. Les soirées sont très chaudes, les gens ne sont pas coincés. Tu es quasiment sûr de ne pas rentrer seul. Au minimum, tu es sûr de te faire s*** (rires).
Où as-tu rencontré les plus beaux garçons ?
C : A New York et à Sydney. A Sydney, les mecs sont musclés et ils ont de jolis visages. Pas juste des butchs qui dosent leurs protéines avant d’aller à la gym. Ils ont vraiment l’air en bonne santé, heureux, positifs. Comme s’ils faisaient du cardio tout le temps. Leurs corps sont fins et musclés, ils doivent vraiment avoir une très bonne alimentation.
A NYC, c’est autre chose, les garçons sont beaucoup plus variés.
Une vile pour tomber amoureux ?
C : Je dirais New York au printemps. Les gens en ont tellement ras le bol de l’hiver, qu’ils se mettent en t-shirt au premier rayon de soleil. Là ca devient très chaud !
Et une ville pour se marier ?
C : Hawaï, surtout depuis qu’ils ont instauré les unions civiles. C’est vraiment un endroit génial.
La ville la plus gay-friendly du monde ?
C : Sans hésiter : San Francisco
Un objet que tu transportes toujours avec toi ?
C : A part mon portefeuille et un préservatif ? Je dirais une crème hydratante.
En avion, plutôt hublot ou couloir ?
C : Hublot ! Avec un petit cachet pour dormir.
Un conseil de voyage ?
C : Pas de jeans serré en avion !
Ton prochain voyage ?
C : Je pars à Miami pour la Winter Conference
Une destination dont tu rêves ?
C : Le Brésil. J’y suis déjà allé, mais je sais que j’ai énormément de fans là-bas et j’ai vraiment envie d’y passer du temps. Et puis Ibiza. Je ne connais pas.
Une dernière chose : pourrais-tu partager avec nos lecteurs une photo prise lors d’un de tes récents voyages ?
C :Voilà une photo prise lors de mes vacances à Trinidad !
Des appartements chaleureux, des chambres privées et de magnifiques maisons : découvrez l'hospitalité gay dans plus de 200 pays.
Appartements, chambres, maisons : découvrez l'hospitalité gay